Poétesse ... écrivain ... funambule des mots

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UNE VISITE DES ABYSSES EN SURFACE ... L'AQUARIUM DE LA ROCHELLE

Aujourd’hui le soleil semble être aux abonnés absents  … et bien que la chaleur soit présente … le gilet n’est un luxe … car l’air du large est plutôt frais … le ciel se charge de nuages … toujours plus gris … plus menaçants … et soudain … c’est le débordement … la pluie s’abat sur nous … nous poussant à nous réfugier à l’aquarium de La Rochelle.

 

Un monde fascinant s’offre à mon regard émerveillé … et je ne puis m’abstenir de faire le rapprochement avec mes lectures d’enfance … et notamment le grand auteur que fut Jules Verne … lors de son fabuleux voyages … « Vingt mille lieues sous les mers » … Ici … pas question de se limiter à l’Atlantique … c’est un long périple sous-marin de la Méditerranée à l’océan Pacifique … avec une escale aux Caraïbes avant de mettre le cap vers l’Indopacifique … avec une seconde escale dans la galerie des lumières … où nous avons rencontré des spécimens dont nous n’imaginions pas l’existence … Le temps de reprendre notre souffle … et nous nous aventurons dans la forêt tropicale … où la vie est dangereusement menacée au nom des avancées technologiques et autres fadaises … Ah l’Homme et son besoin de destruction !!! Pour ensuite tout mettre en œuvre pour la sauvegarde … ce qu’il aurait dû faire dès le départ !!!

 

C’est un monde mystérieux … étrange … fantastique que nous admirons à travers les vitres … nous perdons rapidement la notion du temps … et même nos points de repères se perdent dans les profondeurs abyssales des océans « reconstitués » … nous nous extasions … comme des enfants … devant la multitude des espèces … nous nous attardons devant ces « champignons » gracieux … aériens … qui semblent danser … ils sont suspendus dans les flots  … leurs filaments virevoltent sous leur « chapeau » … quelles fabuleuses ballerines que sont les méduses !!!

 

De quelle côté préférez-vous la raie ??? A gauche ??? A droite ??? Au centre ??? Qu’importe … la raie choisit où elle se pose sur les fonds marins … elle nous donne une belle leçon sur l’art du camouflage quand elles ne planent pas entre deux eaux … à l’image des faucons d’Eléonore qui glissent au ras des océans … « Prenez garde moussaillon si vous ne voulez point tâter de mon fleuret » menace la langouste … brandissant ses antennes contre la vitre … pas en avant … pas en arrière … pas de côté … son jeu de jambes captive ... Oserais-je pointer un doigt afin de parer son coup ??? Non laissons la s’amuser avec ses congénères.

Voyons qui sont les voisins … ils semblent endormis au fond des bassins … ils ont l’air si inoffensifs alors qu’on les considère comme de grands prédateurs … je les observe … bouche bée … et j’ai peine à croire qu’ils sont aussi redoutables que dit leur réputation … leur ligne aérodynamique … bien que marino-dynamique serait plus approprié … m’émerveille … ils fendent les eaux comme la lame du katana des ninja … et pas des tortues ninjas … requin bleu … alors qu’il est gris  mais sûrement nommé ainsi par un daltonien … requin marteau … tiens celui-là doit être le roi du bricolage … et consort … nagent imperturbables sous les yeux des visiteurs … je suis béate d’admiration.

Notre visite dure trois heures … fascination … émerveillement … étonnement ont été tout long de ce voyage « sous les mers » les maîtres mots … notre curiosité fut nourrie par les films … les tableaux d’information qui jalonnent le parcours … Je fus même doublement comblée … d’une part grâce aux explications fournies tout au long de la visite … et d’autre part grâce à Patricia et Jean-Gabriel qui m’ont raconté quelques anecdotes … je savoure cette journée … qui s’annonçait maussade … et qui m’a permis de découvrir un univers d’une richesse inouïe … j’ai envie de m’y attarder … et même y traîner après la fermeture … envie de déambuler seule … au calme … afin de m’imprégner de l’ambiance feutrée de ce monde aquatique … où les couleurs sont d’une beauté à couper le souffle … la grâce et la légèreté des espèces rivalisent avec les plus grandes étoiles du corps des ballets … de me laisser bercer par le silence qui permet de rentrer en communication avec le « moi intérieur » … mais déjà la visite s’achève et je fais mes adieux …

 

Quel univers fascinant

Que le fond des océans

Bleu … vert … gris en surface

Mais que dir’ des abysses ???

Tout un monde de couleurs

Qui subjugue le nageur.

 

L’espace d’une plongée

Je louvoie en apnée

Entre raies et méduses

Ce sont six cents espèces

Familière ou rare

Qui s’offrent à mon regard.

©Mannuella Iseni

 



08/02/2017
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