Talmont-sur-Gironde : royaume des roses trémières

La journée s’annonce chaude … le soleil s’est levé à l’aurore et rayonne dans l’azur céleste … Perché sur la falaise … Talmont-sur-Gironde semble suspendu dans le temps … les rues étroites sont bordées de roses trémières … qui forment une fresque multicolore sur les façades des maisons basses … les voitures sont parquées hors du village … et tant mieux … car ainsi … dès l’enceinte franchie … c’est le dépaysement total … même les senteurs semblent plus prononcées … les demeures bâties sur le modèle des villas romaines … où il fait bon se réfugier pour échapper à la chaleur suffocante de l’extérieur … offrent fraîcheur … Nombreuses sont les boutiques souvenir … Made in France.

Le vent du large … que je respire à plein poumon … dissipe la brume matinale … Dans ce décor … qu’on croirait tout droit sorti d’un film … j’ai le cœur léger … et un sentiment de quiétude m’envahit … Le temps a suspendu sa course … ici … plus rien n’existe à l’exception de ce sentiment de bien-être qui m’enveloppe … Porté par l’air chaud … comme venu d’un autre monde … un son étrange et envoûtant éveille … au plus profond de moi … des sensations oubliées … chaque fibre de mon être vibre à l’unisson de l’insolite instrument … le Hang … Je me laisse porter par la mélodie … bercée par les accords doux … j’ai l’impression de flotter dans les airs … je me sens d’humeur rêveuse … même le cimetière ancestral … aux tombes patinées par le temps … est une invitation à la flânerie … Là aussi … les roses trémières fleurissent partout … elles sont les reines incontestées des lieux … C’est un festival de couleurs qui se détache sur le bleu du ciel … après avoir traversé ce lopin de terre … où les âmes des habitants de jadis reposent en paix … du moins je l’espère pour eux … je me faufile dans l’église … tout aussi séculaire … Au sol … les rayons du soleil … jouant à travers les vitraux … redonnent vie aux personnages immortalisés par les maîtres verriers …

Ici et là … quelques vestiges des remparts … rappelant que la vie passée ne fut pas toujours que douceur et quiétude … De mon poste d’observation … j’ai une vue incroyable sur les flots … immense étendue grises aux reflets irisés … La mélopée … grave et envoûtante … du Hang se joint harmonieusement au chant des oiseaux … Au bord de la falaise … les ruines d’un rempart est comme une fenêtre ouverte sur le passé … tandis que la ligne d’horizon est une invitation à regarder vers l’avenir … l’appel du large agit sur moi comme un aimant … et mon vieux rêve de courir le monde me reprend de plus belle … est-ce donc un si vilain défaut que la curiosité ??? que de vouloir suivre les traces des grands explorateurs ??? Je rêve de grands voyages … de découvrir de nouvelles contrées … de repousser toujours plus loin la ligne d’horizon … et pourtant … je reste plantée là … debout … face au grand large …